Rencontre - débat


Interview Arqus : quelle place pour le chercheur dans la construction de la ville de demain ?

A l’occasion du Bridging Workshop d’Arqus sur les transitions verte et digitale qui a eu lieu les 28 et 29 mars 2023 sur le campus de la Doua, nous avons interrogé quatre chercheurs sur leur r?le dans la construction de la ville de demain. Découvrez le deuxième témoignage, celui de Luz Marina Ruiz de l’Université de Grenade !

Luz Marina Ruiz
Luz Marina Ruiz
Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre recherche en quelques mots ?

Bonjour, je m'appelle Luz Marina Ruiz. Je suis enseignante à l'université de Grenade. Mes recherches portent sur le traitement des eaux usées, la conception d'usines, la modélisation, la simulation, ainsi que sur le traitement des déchets urbains et le compostage. Je travaille également sur l'économie circulaire dans le cadre de plusieurs projets liés à la gestion des déchets.


Quel est le r?le du chercheur dans la construction de la ville de demain ?

A mon avis, les chercheurs jouent un r?le clé mais il faut comprendre que la recherche ne peut pas toujours être appliquée à la ville. On peut faire quelque chose en laboratoire et cela fonctionne parfaitement. Par exemple, je travaille sur des processus biologiques où plusieurs micro-organismes peuvent dégrader de la matière organique, mais ce n'est pas quelque chose que l'on peut faire dans la vraie vie parce qu'il faudrait un très grand réservoir. Nous devons garder à l'esprit que ce que nous faisons doit être utile pour les gens et pour la vie réelle.
 

Pourquoi est-il important pour vous d'adopter une approche transdisciplinaire pour répondre à ces questions ?

C'est tout à fait nécessaire. Nous ne pouvons pas faire les choses seuls. Nous avons besoin de travailler en équipe avec des personnes de divers domaines qui traitent de questions différentes. Par exemple, je travaille avec des personnes qui font des recherches sur la gestion des déchets et hier, au cours de nos conversations, ils m'ont rappelé que je ne devais pas oublier que le recyclage peut également affecter la vie sociale des gens en raison de mouvements massifs, de fermetures d'usines, de pertes d'emplois, etc. Nous sommes tellement focalisés sur nos propres recherches que nous oublions souvent qu'il y a beaucoup de sujets qui devraient être traités ensemble. Nous devons inclure le social, l'économique et l'environnemental : tout doit fonctionner ensemble afin d'obtenir une solution complète. Ce n'est pas facile, mais c'est tout l'objectif.


Pensez-vous que des événements comme celui-ci contribuent à la conception d'une ville durable ?

Oui, bien s?r. Je pense que c'est un bon outil pour faire travailler les gens ensemble et pour parler de ces problèmes. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue l'objectif. Parfois, nous allons à l'étranger, nous commen?ons à échanger et débattre, mais nous ne nous concentrons pas. Il y a un problème et nous avons besoin d'une solution. Nous ne devons pas oublier l'objectif de ce type de réunions et de sessions.
 

Pourquoi avez-vous choisi de vous impliquer dans le réseau Arqus ?

Pour moi, c'est très important de savoir ce que les gens font ailleurs. Nous devons trouver des solutions adaptées à l'endroit où nous vivons. Par exemple, je vis à Grenade qui est une ville touristique. Je dois donc trouver des solutions pour les villes touristiques et impliquer les h?tels, les restaurants, etc. Nous n'avons pas d'industrie, nous ne pouvons donc pas trouver de solution dans les sites industriels. C'est pourquoi j'ai besoin de savoir ce que les gens font dans différents endroits, afin de mélanger leurs connaissances et de les combiner avec les miennes. Plus tard, quand je suis de retour à Grenade, je réfléchis aux échanges que nous avons pu avoir, je les mets sur papier et j'essaie d'en tirer des conclusions.

 

Publié le 30 mai 2023